Les Prêtres

Au cours des siècles, la manière d'exercer le ministère presbytéral a connu de multiples formes. Le recours au Nouveau Testament ne permet pas d'en privilégier une. La plupart des prêtres actuels ont été formés dans la perspective de diriger une communauté où ils seraient «le berger qui connaît toutes les brebis de son troupeau» et où ils prendraient les décisions nécessaires pour le conduire.
 
Avec beaucoup de générosité, ils se sont donnés à de multiples tâches au service des gens. Il s'agit maintenant, pour eux, de s'inscrire dans une action pastorale en équipe.
 
C'est l'image de l'Église qui est en jeu: une Église peuple de Dieu, Corps du Christ où tous les membres sont nécessaires et ont leur place, où les fonctions sont variées et où les ministères et charismes sont exercés pour le bien commun, en vue de l'unique mais multiple tâche.
 
Les prêtres sont au service de cette mission de l'Église. «Ce qui donne unité profonde aux mille tâches qui nous sollicitent au long de la journée et de la vie, ce qui confère à nos activités une note spécifique, c'est ce but présent en toute notre action: annoncer l'Évangile de Dieu» (Evangelii Nuntiandi n° 68).
 
Quant aux laïcs, selon le même document, «leur tâche première n'est pas l'institution et le développement de la communauté ecclésiale -c'est là le rôle spécifique des pasteurs- mais c'est la mise en oeuvre de toutes les possibilités chrétiennes et évangéliques cachées, mais déjà présentes et actives dans les choses du monde.» (n° 70)
 
L'équipe pastorale est le lieu où se noue l'unité des multiples tâches, et c'est là que le prêtre doit être présent comme le pasteur qui appelle, envoie, écoute, encourage, et s'émerveille des fruits portés par la Bonne Nouvelle.
 
C'est pourquoi le lien entre l'équipe-relais et l'équipe pastorale est essentiel. Il permet aux différents acteurs de la mission d'être reliés au ministre ordonné. Celui-ci signifie, en effet, que la communauté locale, comme l'Église toute entière, se reçoit d'un Autre, le Christ, qu'elle se situe dans une tradition croyante apostolique, et qu'elle est en communion avec les autres communautés. Car c'est le Christ qui est le vrai Pasteur. C'est lui qui choisit les douze et envoie les disciples en mission, deux par deux...
 
Pratiquement, le curé a la responsabilité de l'ensemble de l'unité pastorale. Les communautés qui la constituent existent avant lui et dureront après lui. Elles ont leur histoire qu'on ne peut ignorer. Le curé et les autres membres de l'équipe pastorale en tiendront compte. Ils se référeront à la mission confiée par l'Évêque lors de la nomination et explicitée dans la lettre de mission. Ensemble et avec l'aide du conseil de l'unité pastorale, ils mettront en route un projet commun.
 
Les autres prêtres sont appelés à oeuvrer à ce projet missionnaire et à manifester ainsi leur collaboration, même limitée, et leur soutien fraternel. Les vicaires y sont naturellement impliqués par leur fonction et leur participation à l'équipe pastorale.
Quant aux prêtres auxiliaires, selon leur situation et leurs possibilités, ils sont invités soit à coopérer régulièrement ou occasionnellement, soit à participer directement à l'équipe pastorale.
Le témoignage d'une véritable fraternité ecclésiale est nécessaire de la part de ceux qui sont ordonnés au service et à la communion du peuple de Dieu.
 
Le doyen a la tâche d'encourager cet esprit fraternel dans les unités pastorales de son doyenné et entre elles. Il sera particulièrement attentif au soutien spirituel des prêtres et à leur équilibre de vie par le repos et le ressourcement indispensables.
 
Il les invitera à rechercher la formation continue adaptée à leur ministère et à évaluer leur action pastorale.


Mise Au Point Sur Le Prêtre Et L'eucharistie 

« Le seigneur l’a juré ; il ne reviendra pas sur cela : Tu es prêtre pour l’éternité … Il y a eu un grand nombre de prêtres, parce que la mort les empêchait de durer ; mais lui (Jésus), du fait qu’il demeure pour l’éternité, il a un sacerdoce immuable. C’est pourquoi il est en mesure de sauver d’une manière définitive ceux qui, par lui, s’approchent de Dieu, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (He 5,21-25)

Les prêtres juifs faisaient partie d’une caste respectée et accomplissaient des fonctions précises. Comme les prêtres de toutes les religions, ils servaient d’intermédiaires entre Dieu et les hommes, et célébraient le culte public. Leur place dans la société ne faisait aucun doute, ni le rôle qu’ils devaient y jouer.

Jésus n’était pas né dans la tribu de Lévi, n’avait jamais officié dans le Temple, et, durant sa vie publique, personne n’avait imaginé qu’il exerçât un ministère sacerdotal.

Et cependant, quelques trente ans plus tard, l’auteur de la lettre aux Hébreux pouvait affirmer en toute assurance que le Christ était le seul vrai grand prêtre. Prêtre par excellence, Jésus Christ l’est en effet, non pas parce qu’il aurait reçu une investiture particulière, mais parce qu’il est en même temps Dieu et homme. C’est donc dans son être même qu’il est médiateur, et sa double nature en fait le seul vrai « pont » entre Dieu et les hommes.

Mais à tout le peuple chrétien, corps du Christ, saint Pierre dit dans sa première épître : vous êtes un peuple sacerdotal (1 P 2,9). Car tous sont devenus par le baptême « rois, prêtres et prophètes », participants de l’unique sacerdoce de Jésus Christ, l’unique prêtre en plénitude. Tous sont médiateurs en Dieu et les hommes. Tous ont la responsabilité de porte à leurs frères la Bonne Nouvelle de l’Amour. Tous ont la charge de présenter l’humanité au Père des cieux.

a/ le prêtre
Et cependant, dans cette « nation sainte, ce peuple acquis », Jésus a appelé et mis à part certains de ses disciples : N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze ? (Jn 6,70). Il leur a fait partager sa vie, ils les a spécialement instruits de son message, il les a mandatés pour le faire connaître à toutes les nations. Il leur a révélé le Père, il leur a annoncé l’Esprit ; et c’est à eux qu’il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Co 11,25)

A ces Douze il a donné, pendant qu’ils étaient ensemble, une place toute particulière parmi ses compagnons. Et c’est lui qui leur a permis d’assumer ensuite un rôle fondamental : au sein de la communauté, « corps du Christ », ils ont pu représenter la tête ! Et d’autres après eux, de siècle en siècle, ont repris cette charge et exercé ce pouvoir. Non point qu’il s’agit là d’honneurs ou de privilège : le Christ – prêtre par excellence – a voulu venir parmi les hommes non pour être servi, mais pour servir (Mc 10,45). À leur tour, ceux qui acceptent de le re-présenter dans le monde ne revendiquent ni prérogatives, ni pouvoir personnels, mais le seul honneur de « servir » à la manière de leur maître, pour la même mission que lui : révéler l’Amour.

Le prêtre n’a pas le pouvoir de rendre le Christ présent, il a la charge d’exprimer la prière de la communauté à l’Esprit : il lui apporte les offrandes au nom du peuple de Dieu, et lui demande de les sanctifier « afin qu’elles deviennent le Corps et le Sang de Jésus Christ »